J'ai remarqué une chose : Je ne supporte vraiment pas qu'on soit meilleur que moi. En fait, cette constatation ne se fait pas dans tous les domaines. Ca dépend.

C'est au niveau de l'école que c'est le plus flagrant. J'avoue, j'ai toujours été première de la classe jusqu'a cette année. Et il est vrai que j'ai beaucoup de mal quand quelqu'un a une note plus haute que la mienne. Ce n'est pas forcément que j'aie envie de gloire, de réussite, de lauriers et de prix. Juste que j'ai un niveau d'auto-exigeance vraiment élevé, je suis très exigeante avec moi-même, j'ai mes objectifs, si haut soit-ils et je ne m'autorisent aucun droit à l'erreur ni à l'échec. Je me dois de réussir et je ne veux décevoir personne, pas même moi. D'un côté, cette bataille perpétuelle est stimulante, je l'avoue, ça te pousse toujours plus. Je me suis par exemple jurée d'être au minimum dans les 5 premiers de la classe les deux prochains trimestre, avec une préférence pour la troisième place minimum. Non, je n'ai pas choisit médecin pour le prestige et l'élite, si vous saviez combien je m'en fout. Je l'ai choisit par passion. Mais du fait de mon comportement avec moi-même, je me met toujours une bonne dose de pression. J'attache une grande importance et un très vif intêrêt pour les cours. Les notes aussi. Parce que j'ai des envies, des désirs, des espérances, que je veux être à la hauteur, celle que je me suis fixée, ma hauteur. Je ne bosse pas pour les autres, mais pour moi. Et c'est justement pour moi que je veux être au top, parce que je dois mériter tout ce qui m'arrive et tout ce qui va m'arriver. Parce que je me dois de cartonner, d'assurer, de ne pas décevoir, je me dois d'y arriver. Quand on veut quelque chose, on met tout en oeuvre pour y arriver. C'est ce que je fais. Je peux vous paraître complètement narcissique et égoïste, avec un égo plus gros que moi, c'est tout le contraire. Je n'ai pas du tout confiance en moi, pas du tout. Je suis cependant optimiste et positive, ça compense un peu. Je ne me considère pas comme la meilleure, je sais que j'ai des efforts à fournir pour y arriver. Mais c'est justement l'effort qui me plait. J'aime quand quelque chose est difficile, plus c'est difficile, plus c'est ardu, plus j'aime. Les trucs trop faciles qui vous tombent tout cuit dans le bec, où tu as pas besoin de lutter, qui viennent en claquant des doigts, très peu pour moi. J'ai le goût de l'effort. Il est vrai que je suis assez compétitive mais c'est pas plus mal, dans un sens, parce que ça booste. Je ne veux être une fierté pour personne. Mais je pense que c'est la seule chose qui puisse me permettre d'être contente de moi. Je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais. Peut-être que de vouloir faire du mieux que l'on peut, en arrachant, c'est espérer être contente de moi, je sais pas. Je ne sais pas ce qu'il me faut et combien il me faut pour considérer ce que je fais comme quelque chose de bien, de satisfaisant. A mon échelle d'exigeance, je n'arrive jamais à monter très haut. Alors, quand quelqu'un à une note meilleure que moi, je me promet de la battre à plate couture au prochain contrôle ou au prochain trimestre. Peut-être que ça vient aussi de mon passé. Je n'ai vraiment pas une haute estime de moi-même il est vrai, je m'accepte, je m'assume. Je pense aussi que les études est un des seuls domaines où je n'ai pas de réels problèmes et où je peux y arriver. C'est le seul point où je peux ne pas décevoir, où je peux briller, où je peux rendre mon entourage fier de moi. C'est le seul domaine où je peux prouver, où je peux me prouver quelque chose à moi-même. "Si chacun brille à sa manière, seul les diamants sont solitaires". Il est vrai. Je n'ai pas envie de trop briller jusqu'au point de devenir terne. J'ai envie de tenir la distance, haut la main, de tous les coiffer au poteau, j'ai envie d'y arriver comme je veux y arriver. Ma barre est haute mais je relève le défi. J'y arriverai, sans faire tomber la barre, haut la main. Je ne sais pas si j'en suis réellement capable mais je vais essayer. Qui ne tente rien n'a rien et puis, quand on veut on peut. Réussir ses études n'est certes pas réussir sa vie. Je sais que c'est difficile à comprendre. Mais ça vient de ce que j'ai vécu antérieurement, que je garderai pour moi. Une sorte de pari, de revanche, de vengeance, un défi. Une promesse, une envie. J'adore étudier, j'aime l'école. J'ai toujours aimé. On a chacun nos chances, à nous de la saisir, je saisirait la mienne. Mais tout n'est pas question de niveau, il faut aussi travailler, ça ne tombe pas du ciel. Mais ça ne me dérange pas. Je ferai le nécéssaire et j'espère arriver à ce que je veux vraiment -même si j'en doute-.

Un second point sur lequel je n'aime pas qu'on soit meilleur que moi: au niveau sentimental. J'ai plusieurs exemple en tête. Ceux qui me viennent en premier sont ma sister et mon chir'. Ca paraît très con je sais. En fait, pour ma sister, je ne supporte que difficilement l'idée que quelqu'un puisse ou pourrait l'adorer autant que moi je l'adore, l'idée qu'elle pourrait avoir une relation identique à la notre ou pourquoi pas supérieure. L'idée qu'elle représente pour une personne autant qu'elle représente pour moi...Enfin bref, que je ne sois pas la seule et l'unique à ressentir ces choses là, à avoir ces sentiments, cette relation là.Je serai contente en même temps, elle mérite d'être aimée, appréciée, adorée, pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle donne. Mais en même temps,  voilà....Cela dit, je ne veux pas non plus l'accaparer. Elle a besoin de gens autour d'elle, autres que moi. Tout le monde peut lui apporter quelque chose, je ne peux lui apporter tout. Je pense que tout ces gens font partie de son bonheur et c'est ce qui m'importe plus que tout. Mais il est vrai que...Ca me fait peur oui. Je n'ai pourtant aucune raison de m'inquiéter mais, c'est là....
Pour mon chir, c'est un peu la même chose. Vous savez, enfin non vous ne savez pas, ce qu'il représente à mes yeux. Et bien, j'ai du mal à accepter, je ne supporte que difficilement, l'idée qu'il pourrait adorer, aimer, apprécier, une patiente comme il pourrait hypothétiquement m'apprécier, m'aimer ou m'adorer (je ne sais pas). J'ai du mal à accepter le fait qu'un(e) de ses patient(e)s puisse ressentir les même choses que moi à son égard, que ce soit pareil que moi ou plus fort encore et que mon chir' le comprendre ou qu'on le lui montre (lettre etc). Et enfin, j'ai du mal à accepter le fait que mon chir' pourrait avoir avec un(e) de ses patient(e)s une relation égale ou même supérieure à la mienne, à celle que l'on a ou qu'il me semble qu'on a. C'est vrai, il en a peut-être rien à fouttre de moi. Il ne me considère sans doute pas plus que n'importe lequel de ses patients. Dans ce cas là, c'est rassurant, ça veut dire que c'est pareil pour tout le monde, tous ces patients logés à la même enseigne. Relation neutre, sans plus, pour tout le monde. Je n'aurai donc pas de soucis à me faire. Mais c'est le fait que ce que je peux ressentir pour lui, qui n'est pas du tout de l'amour, puisse être ressenti par quelqu'un d'autre. Je serai contente pour lui, ça me fait plaisir qu'il soit apprécié pour ce qu'il fait, pour ce qu'il est.Mais en même temps, c'est horripilant. Certes, il a des patients, il bosse pour ça. Il ne peut pas avoir que moi comme patient, ce n'est pas ce que je demande. Il mérite d'avoir des patients parce qu'il est super compétent. Mais cette idée là me travaille, me tracasse. Tout comme pour ma sister. Que quelqu'un soit meilleur que moi dans ce domaine, aie une meilleure relation avec lui, avec elle, un meilleur contact, un meilleur feeling, que le courant passe mieux. Que mon chir' la(le) préfère. Que ma sister se détache. Je suis très jalouse et possesive oui. C'est vrai. Ca doit être ça. Surtout quand ça atteint des sphères importantes, des degrès énormes. L'idée que quelqu'un aie une relation au même degré ou au degré supérieur..."super à l'aise", "bon feeling". Avec lui ça ne m'étonne pas du tout, je suis comme ça et bien plus sans doute aussi, mais.... C'est des mots qui me font peur, venant des patientes que je connais parce que j'ai peur que cela induise une relation particulière, comme la mienne. En même temps, elles l'aiment bien, ce qui signifie sans plus, alors qu'elles lui trouvent bon nombre de qualités. Elles ne cherchent pas non plus une relation....Je ne cherche pas non plus la relation, elle s'est faite toute seule, je l'ai adoré direct. C'est passé tout seul, autant avec lui qu'avec sister. Mais c'est arrivé et je ne veux pas la perdre, je ne veux pas qu'on me surpasse. Si ça se fait, je ne veux pas le savoir. J'ai peur de me faire devancer de ce côté là alors que c'est quelque chose, que c'est des personnes pilliers dans ma vie. Je ne veux pas non plus qu'il me dise ce qu'il pense de moi. Simplement rester avec la même relation. Ca ne me le fait qu'avec des personnes avec qui je parle, les autres non parce que je les connais pas, je ne peux pas savoir. Je voudrais simplement que ce "sans plus" reste "sans plus" et ne devienne pas quelque chose de plus fort. Je ne veux pas que le "je t'adore" qu'on dit à ma sister soit aussi fort que le mien. Je ne veux pas perdre cette place qui me tient tant à coeur parce que je n'ai pas eu cette chance bien souvent avant...Rester à ma place, où je suis, sans 'adversaires' directs à ma portée. C'est super nul ce que je dis je sais mais j'y peut rien. Ca me fait peur, c'est tout. Peur que les relations évoluent plus vite que la mienne avec ces personnes, mon chir', ma sister et que quelqu'un arrive à mon niveau sentimental ou le dépasse, que quelqu'un aie la même relation ou la dépasse. C'est peut-être trop demander et peut-être que je rêve trop. Mais ça me fait peur, et ça me travaille pas mal. Je voudrais, j'aimerais seulement avoir la certitude que je garderai la même place, la même relation, que personne ne viendra me l'enlever ou me faire concurrence, que personne ne gagnera face à moi. Je ne veux pas être vaincue de ce côté là. C'est trop précieux pour moi, vital même. Et je crois que les relations affectives sont celles qui portent le plus, qui comptent le plus à mes yeux, surtout avec certaines personnes, qui sont ma sister et mon chir' en particulier. C'est à des niveaux différents, certes, pas du tout la même chose mais ils sont tous les deux dans ma vie. J'ai trop besoin de ça pour qu'on me l'enlève, pour qu'on me défie, pour qu'on me le prenne, me le dérobe, pour qu'on me surpasse. Je ne veux pas. Parce que. Parce que c'est eux. Parce que l'affect', c'est trop important, parce que toutes les raisons que j'ai dites, parce que c'est fort, trop fort. Parce que c'est le domaine où j'ai échoué jusqu'a maintenant, généralement. Parce que ces personnes là font partie de moi et je ne veux pas qu'on mes les reprennent, ne serait-ce que parce qu'on a réussit à m'égaler ou me dévancer. Même si c'est un chir. Parce que c'est mon chir', parce que c'est ma soeur. Ca me fait peur. J'ai mes raisons. Parce que j'ai peur de les perdre. C'est comme si je perdais tout. C'est perdre le bonheur, perdre l'amitié, l'amour, l'admiration, l'affect', c'est perdre le moteur de sa vie. Qui peut vivre sans moteur, sans essence, sans coeur, avec un coeur vide ? Pas moi. Je ne veux pas que l'encéphalogramme sentimental qui représente ces relations faiblisse ou devienne plat. Qu'un autre soit meilleur que le mien. Non. Catégoriquement. Hors de question. Je n'aimerai pas. Ca me fait peur. Parce que j'ai un coeur, parce que c'est des sentiments profonds et vrais, parce que c'est sincère, parce que ce coeur à besoin d'eux, à besoin de ça pour continuer de battre. Même s'ils ne le savent pas entièrement. Pour tout un tas de raisons, peut-être difficile à comprendre. Parce que je ne peux pas vivre sans amour, sans sentiments, sans émotions, sans amitié, sans affection et c'est chez eux que je trouve, en grande partie, tout ça. Chez tous ces gens qui comptent vraiment pour moi, peu il est vrai, mais quand même. Oui, je les apprécie trop, je les aime trop, je les adore trop, je suis trop attachée à eux pour pouvoir accepter. I am unabble to concieve that. I can't. I want not. I am not abble to accept this. Je peux accepter beaucoup de choses, ça, j'ai du mal...I want to keep these feelings, these relations only for me, only with me. Y'a des choses que je n'ai pas envie de partager. Parce que non, je ne sais pas si j'en suis capable. A moins de relativiser. Je ne peux pas, voilà tout. Ce sont des choses qui ne se disent pas, ça ne se fait pas, donc je garde pour moi, mais là je devais en parler. J'ai du mal à concevoir cette idée là, tout simplement pour un tas de raisons que je pourrais résumer en un parce que. C'est complexe à expliquer, je ne sais pas si vous comprenez. J'ai peur qu'on me lâche, peur qu'on prenne ma place, peur qu'on me double et que je sois de ce fait reléguée ou rayer, peur qu'on fasse mieux que moi, qu'on arrive mieux que moi de ce côté là, peur qu'on me dépasse. Peur de perdre ces gens là.  Pour tout un tas de raisons, pour plein de choses. Peur, peur, peur, peur. Peur qu'on me fasse concurrence, qu'on arrive à jouer avec brio sur le même terrain que moi. Peur qu'on arrive à les toucher plus que moi et que tout s'enchaîne par la suite. Peur de décevoir aussi, de ne pas être à la hauteur.  Peur qu'ils représentent plus pour quelqu'un d'autres, que ça se passe mieux, qu'ils apprécient davantage une autre personne, peur de perdre une grande partie de moi. Peur et pas envie, tout simplement, vraiment, vraiment, parce que.Nan, je le vivrai mal, vraiment.  Essayons de ne pas y penser.  Je ne vais pas m'étendre davantage, je pourrais donner un milliard de raisons mais je me suis déjà pas mal exprimée. J'ai rarement été aussi tracassée par un truc, là c'est là...Et ça reste, ça part et ça revient quand un évènement, une phrase, la fait revenir cette peur là.

C'est vrai, quelque chose, une relation ne peut pas être à l'égale d'une autre parce que c'est chaque fois différent. Ce qui est à moi, avec moi, me concerne et ne pourra m'être pris par personne car tout est unique. Mais supérieur, c'est possible, différent mais mieux c'est possible aussi, et c'est ça que j'ai du mal à accepter, ça qui me fait peur, ça qui me hante. Alors que je n'ai sûrement aucune raison. Pour ma Sist' par exemple, je sais que je n'ai aucune raison et je ne doute pas d'elle du tout. C'est pas d'eux que j'ai peur mais des autres à ce niveau là. C'est si vite fait....Mais je ne veux pas que ça se fasse !!!! Peur d'être dominée sur un terrain qui m'est nécéssaire, vital, qu'on soit meilleur que moi, que la relation soit meilleure ou égale, que celle que j'ai avec ces personnes n'évoluent pas ou moins bien ou pas assez vite par rapport aux autres relations (pour mon chir' par exemple parce qu'il les verraient plus que moi, parce que le cas serait plus complexe, des tas de raisons que je pourais trouver) et donc que tout ça aie des conséquences sur la relation qu'on a, ensemble.Et je veux pas qu'on me prenne tout ça, je ne veux pas tout court. C'est égoïste je sais, parce que je sais penser à EUX aussi, mais bon, parfois ça reprends le dessus, comme là... Peur. Pas envie. Parce que.

Votre avis là dessus? Suis-je folle ? Suis-je parano, débile, accro ? Est ce normal ou anormal ?

Je crois que j'ai dit ce que je voulais dire.....De toute façon, je m'arrête là.

Bisous.