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Mes Confessions Intimes
La liaison entre deux "paternels".

En discutant avec ma mère, aujourd'hui, après une saute d'humeur de mon père (habituel chez lui), j'ai pris conscience de plusieurs choses. En fait, j'en savais certaines mais d'autres ont vu le jour clairement dans mon esprit.

J'ai une relation "spéciale" disons avec mon père. Assez différente du lien qui m'unit à ma mère. Avec ma mère, on est vachement proches, très complices, relativement sur la même longueur d'ondes, on partage beaucoup. Ce que j'ai vécu, et qu'elle a vécu aussi de ce fait, nous a énormément rapproché et à sans doute tisser un lien que peu de monde entretient avec sa mère. Ce n'est pas par prétention je dis ça, c'est un simple constat, une supposition. J'aime mes parents, je les respecte énormément. Je ne m'engueule jamais ou rarement avec eux. Non, impossible. Pas de crise d'adolescence. J'essaie d'être la plus facile, la plus agréable possible. Je ne veux pas en rajouter une couche, après toutes ces années, c'est impossible pour moi. Je suis très contente de la relation que j'ai avec ma mère. Une fois, on avait fait un test psychologique sur la relation mère/fille qu'on avait, et nous, c'était tombé sur la relation fraternelle avec une légère pointe de fusion. La meilleure des relations paraît-il. C'est une chance, je le sais très bien, c'est pour cela que j'en prends soin. C'est précieux.
Mon père, c'est un peu différent. A l'inverse de ma mère, il n'a pas toujours été là pour moi, il n'a pas toujours été présent, compréhensif, à l'écoute. Il n'a pas eu ces gestes que l'on pourrait attendre d'un père. J'ai été "mal-aimée" par lui. Peut-être qu'il ne savait pas comment s'y prendre. J'avoue, c'est vrai, j'ai causé des problèmes à beaucoup de monde à cause de ma santé, mes parents les premiers. Certes, ma mère a elle aussi eu un temps plus ou moins long avant de m'accepter et de bien vouloir m'aimer, s'occuper de moi. Mon père, ce temps là, ne se compte pas en mois mais en années. Et aujourd'hui encore, il y a encore cette espèce de "distance", cette espèce de "barrière", d'incompréhension, de fuite de sa part. Comme s'il voulait éviter tout ça. Je peux le comprendre, je le comprends d'ailleurs d'un côté. Je ne lui en veux pas, non, ce n'est pas franchement sa faute, je ne suis pas rancunière. Mais tout ceci explique pourquoi je ne suis pas proche de mon père plus que ça. Il y a une espèce de barrière entre nous, plus ou moins visible. Pour expliquer un peu la situation, voici ce que je peux vous livrer. A ma naissance, mon père à eu une grosse réaction de déni. Il ne voulait pas de moi, il ne voulait pas de moi comme bébé à problèmes, il ne voulait pas de moi comme ça, il ne voulait pas accepter mes problèmes, voir la vérité en face. Il n'acceptait pas, il ne m'acceptait pas. Il ne voulait pas croire ma mère quand elle lui parlait de ça, il lui disait qu'elle était "folle". Alors, il fermait les yeux et se réfugiait dans le boulot. C'était son bouclier, ses oeillières. Un bébé oui, un bébé comme moi, non. En fait, à la base, je suis un bébé réconciliation. Je n'ai pas été un bébé qui a été fait par envie d'en avoir un, par amour, non. Ca allait mal entre eux et mon père a pensé qu'un bébé arrangerait les choses et éviterait le divorce, ma mère ne voulait pas au départ puis elle s'est laissé convaincre. Il y a quelques soucis durant la grossesse. Mon père a mis un certain temps avant de m'accepter, de longs mois, de longues années. Quand il a bien voulu voir la réalité en face, il l'acceptait un peu mieux, pas pour autant qu'il était très présent. Ca n'a pas changé. Il ne venait pas souvent à l'hôpital. Plus tard, lorsque j'ai grandit et que j'avais des "soins" à faire à la maison, ça l'embêtait de mes les faire faire. J'avais de la gym à faire, d'hab' c'est ma mère qui s'en chargeait mais parfois ma mère demandait à mon père. Ca donnait vraiment l'impression que ça le faisait chier de s'occuper de moi, il était trop passif, il s'en fouttait, parfois il me laissait même faire toute seule, il ne s'occupait pas de moi, ça m'énervait. Et ce fût comme ça tout le long, aujourd'hui encore, durant mon opération également.
J'aime mon père, faut pas croire, je l'aime beaucoup. Je ne lui en veux pas. Juste que c'est vrai, il a fait défaut de ce côté là. Par contre, le seul domaine où il était présent, et sans doute trop présent, c'était les cours. Et vas y que je te met la pression et que je t'engueule à la moindre sale note. Ca m'énervait à force. C'est très bizarre... D'un côté, j'ai un père mais de l'autre j'ai l'impression de ne pas vraiment en avoir. Trop distant, pas assez impliqué, pas assez présent. On ne s'est jamais vraiment accordé. Et malgré tout, ces petites choses qui se sont passées, ça reste à l'esprit, dans l'inconscient et ça forme, sans qu'on le veuille, une espèce de barrière. Certes, je n'ai pas été la fille qu'il a toujours rêvé, celle qu'il voulait, qu'il espérait, qu'il idéalisait peut-être. Alors du coup, le seul domaine où je pouvais encore ne pas le décevoir, où je pouvais encore à la hauteur de ce qu'il voudrait, c'était les cours...Il met l'accent sur des petites choses sans importances, très futiles en elle-même et en oublie le reste.
Je crois que le plus gros défaut de mon père est sa succeptibilité, son côté soupe au lait, à prendre la mouche pour tout et n'importe quoi. C'est pénible pour tout le monde. Mais j'aime mon père, même si parfois, il n'en a pas la vraie image. Comme je n'ai pas, et n'ai pas eu, pour lui, l'image de la petite fille rêvée. Non, différente, mais j'assume totalement et j'en suis fière.

C'est cet écart que j'ai avec mon père, ces bizarreries dans son comportement, cette impression d'avoir et de ne pas avoir un père à la fois qui explique quelque chose. J'ai toujours considéré mon chirurgien comme mon second père. Au début, je me disais que c'était par ce qu'il avait fait pour moi. Maintenant, une autre explication s'est illuminée à mon esprit. Il se comporte avec moi comme j'aurai aimé que mon père se comporte à mon égard. Du peu que je le "connaisse", j'ai cette impression. Je le vois, je le trouve, comme ce père un peu idéal que je n'ai pas eu. Ce manque, c'est un peu lui qui le remplace en incarnant quelque chose. Il représente un peu une sorte d'idéal. Une référence. Une figure masculine. Celle que j'aurai aimé avoir pour moi, avec moi. Une figure masculine, oui. J'aime mon père comme il est, après tout, malgré tout, ça ne change rien. Seulement c'est vrai que je trouve en mon chir' des choses que je n'ai pu trouver chez mon père. La manière d'être, de parler, de se comporter avec moi. La figure masculine idéale. Celle que je me représente. La mienne. Certes, je ne le connais pas en tant qu'homme, que père de famille mais bon. C'est mon second père, oui, pour tout un tas de raison donc celle-là. Il ne remplace pas mon père, il le complète. Avec ces deux hommes à la fois j'arrive à obtenir une finalité, quelque chose qui coule de source, qui me va bien. C'est pourquoi, j'ai ce lien avec lui, cet attachement. Je ne sais pas si j'en serai un jour proche, mais pour le moment, rien qu'avec ce qu'on a, il correspond totalement à ce que j'attends. Un père, non de sang mais de coeur, les liens du coeur. Mon deuxième papa, qui complète ce que je n'ai pas, qui complète et vient remplir la pièce manquante pour former un tout harmonieux. Un des pilliers de ma vie. Je les aime tous les deux.

Il faut aimer les gens comme ils sont, et c'est ce que je fais.

Comme si mon chir' avait réussit, dans ce domaine là (même s'il a réussit ailleurs), là où mon père avait "échoué". Bien sûr mon père ne le comprendrait pas, il verrait ça comme une attaque personnelle. Il sait juste que c'est mon second père, il ne sait pas pourquoi. Et c'est mieux. C'est vrai, mon père m'a abandonné si je puis dire, "sentimentalement" parlant (au niveau du coeur, de l'amour, de l'affection, de l'acceptation" et physiquement aussi (présence....). Il était absent tout en était présent, en chair et en os, à la maison. Il s'est toujours défié, il a toujours nié, fuit, il n'a jamais "coopérer" de bonne grâce. Ca se voyait. Les absences de ce genre son parfois aussi pire (sinon plus) qu'une absence réelle, quand il n'est vraiment pas là. Car tu as l'impression d'être un fantôme, de ne pas vraiment exister, d'avoir déçu, d'avoir échoué. D'être un fardeau, un boulet, tout ce que tu veux. J'ai fallit être abandonnée par ma mère, je l'ai été par mon père tout de même, et fraternellement parlant aussi. Je ne veux plus l'être. Je ne veux pas que mon chir' me laisse filer, m'abandonne comme ça. Pareil pour ma sister. Mais je pardonne, j'ai pardonné, je ne tiens rigueur à personne. J'ai oublié même. Même si ça reste dans l'inconscient. C'est comme ça dorénavant mais c'est très bien. C'est dur à comprendre je sais, je ne vous demande pas de le faire.

Voilà. J'ai beaucoup parlé de mon père mais c'est parce que j'en avais envie et besoin. Ayant découvert ce rapprochement mon père/mon chir'. Comme une illumination qui apparaît comme ça. Qui éclaire tout. Vous trouvez peut-être que j'exagère pourtant c'est bien vrai. J'ai toujours pensé que je suis aux antipodes de ce que mon père aurait désiré...Tant pis, ou tant mieux. Je parlerai peut-être de ma mère une autre fois, elle en vaux la peine, et le mérite. J'aime mes parents. J'aime mon chir', comme un père. Et j'aime ma sister autant que mes parents (j'avais juste envie de le dire).

Ecrit par Tiote-Puce, le Samedi 13 Novembre 2004, 21:17 dans la rubrique "Premiers Pas".